REVUE DE MUSICOTHÉRAPIE
N° 59 – JUIN 2016
Ce numéro 59 débute par l’article « Les percussions polyrythmiques : des médiateurs pour l’accompagnement des personnes victimes d’un traumatisme crânien » de Kamel Hamza.
Nous avons là un texte clair dans lequel l’auteur parle de jeu, de verbalisation d’affections cognitives, sociales et psychiques… autant de termes sur lesquels nous insistons en cours de formation.
Dans l’absolu, parler de musicothérapie à un professionnel de la musique c’est d’une certaine façon lui faire violence ! En effet, il s’agit de dévier de son objectif la création musicale. Ceci n’empêche pas qu’il y ait des musiciens professionnels, des professeurs d’éducation musicale qui pratiquent aussi la musicothérapie.
Marie-Laure Franc avec « Les caractères des tonalités et leur incidence sur le ressenti émotionnel » rassure d’une certaine façon (et se rassure peut-être ?) ceux qui craindraient que le musicothérapeute détruise l’art musical.
Lauriane Ditaranto avec « Musicothérapie et troubles des fonctions cognitives » décrit des applications de la musicothérapie dans plusieurs services et notamment dans le cadre de la Maison des 4 (colocation expérimentale).
Dans le Quotidien du Médecin du jeudi 14 avril 2016 on pouvait trouver un article, sous le bandeau « La marche du progrès », intitulé « Théâtre, rire, musique… Alzheimer des ateliers pour stimuler les patients ». Dans ce texte, un paragraphe : « Stimulation non-verbale, place de la musicothérapie » … article fort intéressant avec de jolies planches en couleur, montrant que les deux hémisphères cérébraux étaient largement impliqués dans la mémoire de la musique. Bien entendu, on ne peut qu’être satisfait de constater que ce que nous tentons de développer depuis fort longtemps soit bien exposé, expliqué et conseillé.
Toutefois, je me suis tout de même posé la question de savoir s’il était nécessaire d’attendre d’être atteint de la maladie d’Alzheimer pour qu’on juge au moins utile de favoriser justement l’épanouissement de nos fonctions. Je voudrais que l’on réfléchisse un peu à ce que pourrait apporter l’éveil musical (je ne dis pas éducation musicale, qui est autre chose et que je ne condamne pas, loin de là !) étant absolument persuadé que s’il y avait cet éveil depuis la petite section de maternelle jusqu’à l’entrée en sixième, il y aurait très certainement moins d’échecs scolaires, tant sur le plan des acquisitions que sur le plan de la socialisation. Il se trouve qu’actuellement certains collèges mettent en place des actions, à partir de cet éveil, afin de venir en aide aux élèves en difficulté.
Lorsque nous travaillons en application de musicothérapie que ce soit avec des enfants, des adolescents ou des personnes âgées, nous sommes aussi à l’écoute des phénomènes sociaux qui nous entourent. Il se trouve que certaines actions (mouvements sociaux par exemple) sont ressenties comme plus ou moins violentes et, pour certaines personnes, soit à travers le souvenir, soit à travers des propos entendus le rappel d’autres événements surgit. Mai 68 est revenu dans certains cas avec, bien entendu des chansons et l’une d’elles était du chanteur Évariste ! (Il y avait… entre autres choses… à calculer le clair de lune connaissant le clair de l’autre !). Moins connu qu’Antoine, ce scientifique a sorti quelques chansons provocatrices mais très vite s’est consacré à son métier de physicien. Le plus amusant de l’histoire est que ce scientifique a développé une théorie montrant « qu’à chaque acide aminé composant une protéine est associée une onde d’échelle qui peut être transcrite en note de musique », il a donné un nom à ceci : les protéodies. Rassurons-nous tout de suite il n’a jamais été question de musicothérapie ! Ayant eu la curiosité de me documenter… j’ai appris qu’on avait utilisé cette technique en viticulture ! Étant dans une région viticole où j’ai coutume de marcher écoutant les bruits de la nature, je suis allé enquêter dans un domaine appellation Margaux où mon ami Mohammed s’occupe d’une parcelle. Je lui ai demandé s’il pensait que le merlot poussait plus vite que le cabernet ou inversement en fonction de nos intonations … il a souri et poursuivi son travail.
G.D.
SOMMAIRE
Éditorial p. 2
Les percussions polyrythmiques :
des médiateurs pour l’accompagnement des personnes victimes d’un traumatisme crânien
Kamel Hamza p. 5
Les caractères des tonalités et leur incidence
sur le ressenti émotionnel
Marie-Laure Franc p. 18
Musicothérapie et troubles des fonctions cognitives
Lauriane Ditaranto p. 38
la revue est au prix de 5 euros
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