ÉDITORIAL
En quoi une formation à la musicothérapie agit-elle sur l’action pédagogique d’un enseignant ? C’est ce que Michèle Van Dooren expose dans « Comment la formation de musicothérapie change mon enseignement musical. » Nous approchons là de ce que nous développons dans nos activités, à savoir « nouvelle situation, nouvelle perception, nouvelle prise de conscience ».
Au passage, nous retrouvons la complémentarité entre action pédagogique et action thérapeutique. Nous savons aussi que dans certaines structures, le professeur
d’éducation musicale est appelé à intervenir auprès d’élèves en difficulté (cf. « Musicothérapie et intégration scolaire» de Julie Gebel, Non Verbal/A.M.Bx, 2010).
Registre totalement différent avec « La mise en jeu du corps en musicothérapie» de Roland Vallée qui nous entraîne dans l’univers du ressenti !
Avec « Musicothérapie et animation en maison de retraite, EHPAD» de Christian Larroque, nous retrouvons donc le cadre d’un EHPAD. L’auteur, animateur, précise, fort justement, qu’animer implique « donner de la vie ». Ceci me semble extrêmement important et doit être une priorité. Il faut absolument proposer des activités pour redonner (ou maintenir) le goût de vivre, d’agir, de rêver. Il convient de proposer des activités qui font sens et pas simplement des séquences techniques, c’est dans ce contexte que la musicothérapie est un apport indispensable.
Je pense aussi que le musicothérapeute peut très bien être très au fait de certaines pathologies rencontrées, en particulier la maladie d’Alzheimer, qu’il connaisse les
divers stades décrits dans de nombreux textes mais que dans son action il ne s’en tienne pas au « pronostic dévastateur » comme J. Maisondieu le soulignait, suivant
en cela Baruk. (La démence existe-t-elle ? Psychiatrie Française, 1982). Il convient d’aborder le sujet en soulignant ce qu’il peut réaliser et ne rien sous-estimer.
Si nous revenons au texte proposé, on se rend bien compte qu’il y a encore pas mal de chemin à parcourir sur le plan pratique (réfectoire !) et sur les objectifs qui
jusqu’à ce jour sont assez flous ! La grille proposée montre le désir d’assurer le suivi… Mais, justement, je tiens à souligner les initiatives prises ça et là et qui, j’en
suis persuadé, permettront d’apporter un mieux-être, de façon générale.
En couverture un dessin réalisé par Loolla, il nous renvoie selon notre lecture soit au « ressenti » de Roland Vallée soit à l’expression « mieux vaut ne pas se fier aux apparences »!
G.D.